Avez vous déjà regardé un hippopotame se prélasser au soleil? L’immense animal, à la carrure écrasante de démesure n’en craint aucun autre, armé de son épaisse cuirasse, sa masse gargantuesque, et sa force titanesque. A l’autre extrémité de l’échelle, se trouve le frêle moustique, gravitant autour de la bête énorme qui le fait paraître plus insignifiant encore…

Suis-je le minuscule moustique qui part à l’assaut du gigantesque pachyderme qu’est le système? Je hurle ma révolte contre l’injustice de notre monde, trépigne de ne voir poindre aucun progrès a l’horizon,enrage de me sentir désarmé face au monstre. La rage qui m’habite entretenant le mouvement, je repars vainement à la charge,infligeant parfois d’infimes écorchures à l’invincible cuirassé , ou d’autres fois des entailles qui paraissent, à mon échelle, profondes.

Seulement voilà : mon adversaire ne me remarque même pas. Pas plus que la montagne ne prête attention à la fourmi qui lui vole un grain de sable, la société n’a d’égards pour mes mots. Et je peux constater que perdurent encore ses maux…

Affamé de changement, d’equité, de justice, je m’échine encore quelques temps, jusqu’à ce que la fatigue me gagne. Quand retombe la passion, quand se dilue l’adrénaline,je suis a nouveau emporté par le tourbillon de la vie. Ce courant puissant qui me pousse vers le travail, les loisirs, la vie sociale, et me ramene dans le rang… Dans la foule qui habite la normalité, je désespère, je perds pied, je suis submergé… Mes reves, mes idéaux, ma passion… Sont ils en train de couler dans l’abîme de la conformité? Suis-je en train de me noyer? Je vois autour de moi les couleurs se ternir, la clarté s’assombrir, les formes s’évanouir… Puis plus rien, que le néant. Et moi. Je ferme les yeux, réalisant que je n’ai plus rien à voir; je laisse vagabonder mon esprit dans les méandres de mon subconscient, et je m’enfonce dans les ténèbres. Vais-je disparaître? Est-ce le bout du chemin?

Non. Ce n’est pas la solution. Je vais rester ici, dans le royaumes des songes, mais seulement jusqu’à demain. Seulement le temps de reprendre les forces qui seront nécessaires à mon perpétuel manège.

Demain, je pourrai recommencer. Demain, je pourrai chercher une meilleure idée. Demain, le cycle continuera!

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