Le Arduino Nano est un Arduino complet, mais dans un format plus compact que celui des Uno ou Leonardo. En voici une description détaillée en français sur hardware-libre.fr, et la fiche produit en anglais sur le site officiel. Cette carte s’appuie sur un ATMega328p, comme les Uno, mais utilise un composant de surface (voir galerie plus bas) qui permet une carte compacte, avec un port mini-USB, et des connecteurs mâles au lieu de connecteurs femelle. On en trouve aux alentours de 20€ au moment de l’écriture de cet article. Puisqu’il s’agit d’une carte au design libre, il est possible de produire des clones de la carte, pourvu qu’on utilise pas la marque Arduino sans accord des propriétaires. Aujourd’hui, c’est précisément de l’un de ces clones que nous parlerons.

Clone chinois d'Arduino Nano V3 dans son emballage d'origine, avec les connecteurs à souder

Clone chinois d’Arduino Nano V3 dans son emballage d’origine, avec les connecteurs à souder

On peut en effet trouver sur Aliexpress des clones à l’unité, par lot de 5, ou encore par lot de 10, pour environ 2€ l’unité, avec les frais de port gratuits. Pour ce prix, on peut se permettre d’en utiliser pour de nombreux projets ou l’on aurait pas souhaité “gaspiller” un Arduino. Mais que valent ces puces? sont elles réellement utilisables? quelles sont les différences avec un Arduino Nano officiel? Je vous propose dans cet article de répondre à ces questions en vous présentant les modèles que j’ai achetés et utilisés dans divers projets. Notez au passage que le design peut être amené à évoluer, bien qu’on puisse s’attendre à ce qu’il reste compatible d’une version à l’autre.

Format physique : identique

Clone chinois d'un Arduino Nano V3, vue de dessus

Clone chinois d’un Arduino Nano V3, vue de dessus

Ici, rien de particulier à noter. Pour ce que je peux voir, le format est identique à la carte officielle. S’il y a des différences, elles sont minimes, et sans doute du niveau des tolérances que l’on peut attendre. Quelques composants sont différents, et les volumes pourraient être légèrement différents, mais cette carte embarque uniquement des composants de surface très peu épais (environ 1mm), donc à moins d’avoir moulé un boitier adapté au dixième de millimètre à la carte officielle, il ne devrait y avoir aucun problème ici. De plus, la carte est livrée avec les connecteurs non soudés, donc on peut utiliser des câbles à la place, et se passer du connecteur à 6 broches de programmation pour n’utiliser que le port USB à la place.

 

Microcontrôleur : le même (ATMega328p)

Atmega328p en composant de Surface sur un clone chinois d'Arduino nano (V3)

Atmega328p en composant de Surface sur un clone chinois d’Arduino nano (V3)

Tout comme la carte officielle, celle ci embarque un ATMega328p de Atmel. S’il s’agit d’une copie, je n’ai aucun moyen de le savoir, et je n’ai pas pu détecter de différence à l’utilisation. Il s’agit de la version en composant de surface, plus compacte et économique, mais difficile voire impossible à souder avec un équipement de base. Bien entendu, la puce est déjà soudée ici.

A l’utilisation, le microcontrôleur se programme exactement comme avec toutes les cartes embarquant un ATMega328p 16Mhz/5V.

Convertisseur : CH340G au lieu d’une puce FTDI

Voici la première différence significative : au lieu d’embarquer un circuit FTDI officiel, qui coûte presque le prix de la carte complète, cette carte embarque un autre circuit : le CH340G. Sous Linux, aucun problème : on branche la carte, et hop, le système fait le nécessaire. Avec une Ubuntu 14.10 puis 15.04, je n’ai rien eu à faire. Idem sous Raspbian avec mon Raspberry pi : j’ai simplement connecté l’ensemble en USB, et j’ai pu échanger des données sur le port série. En revanche, sous Windows, la carte n’est pas reconnue, car il faut un pilote dont le système ne dispose pas. On peut trouver ce pilote sur le net sur le site de la société chinoise WCH, pour Windows (Le site est en chinois, mais il suffit de cliquer sur Download. Au cas ou voici l’archive que j’ai utilisée : CH341SER – pilote pour CH340 et CH341 pour windows – miroir local). Utilisez de préférence le site officiel, car je ne mettrai pas à jour le miroir.

Il suffit ensuite d’exécuter l’installeur,  et de répondre “oui” aux questions en chinois. Les boutons sont également en chinois, donc il faut trouver le bouton oui (celui de droite, à priori). Sur Windows 7 64 bits, cela à fonctionné sans problème dans mon cas.

Vous trouverez également un pilote pour MacOS, disponible sur le site de WCH. Je ne l’ai pas essayé, n’ayant pas d’ordinateur Mac, mais d’autres utilisateurs l’ont fait avec succès(tutoriel), et proposent leurs retours, ainsi qu’un miroir.

Une fois les pilotes opérationnels, on peut programmer la carte en sélectionnant “Arduino Nano” dans le menu “Type de carte” du logiciel Arduino. Dès lors, l’utilisation de la carte est transparente : il n’y a pas de différence notable avec une carte classique.

Arduino nano clone chinois : Conclusions

Financièrement, ces clones sont imbattables. Pour 2€ (voire moins), on obtient les mêmes fonctionnalités qu’avec une carte classique. La contrepartie est la nécessite d’installer un pilote pour Windows ou MacOs, alors que ce n’est pas le cas sous Linux. Cette puce n’est pas documentée en anglais (ou alors la documentation est difficile à trouver), mais on peut se douter que des documentations non officielles faites par les hackers du monde entier apparaitront. Impossible de dire combien de temps cette puce sera supportée par les versions suivantes des systèmes d’exploitation, mais pour l’instant, ça fonctionne. Et à ce prix, c’est une affaire. Si toutefois la puce CH340 vous rebute, il existe des clones utilisant la puce FTDI classique, fonctionnant sans pilotes supplémentaires par rapport à un Arduino officiel. En contrepartie, ils sont bien plus chers, aux alentours de 7€.

Une petite note toutefois. Si vous le pouvez, achetez de temps en temps un vrai Arduino, officiel, même s’il est plus cher. En effet, lorsque vous achetez un “vrai” Arduino, les bénéfices vont au groupe Arduino, et servent à développer de nouveaux modèles, de la documentation, des logiciels, le tout sous des licences libres. Donc avoir un vrai Arduino, c’est participer à la communauté!

Les clones ch340GG présentés ici ne portent aucune mention “Arduino”, et sont donc légaux. Dans le cas des clones FTDI, mes cartes présentaient la mention Arduino, reproduisant la marque. Si cela n’a pas été consenti par les détenteurs de la marque, cela en fait des clones illégaux. Ça n’a aucun impact sur le fonctionnement du produit, mais c’est à savoir.

Photos HD de la carte

Cliquez sur les images ci dessous pour voir une version haute définition des photos de la carte. La galerie suivante est plus légère.

Galerie

Réseaux sociaux